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Biographie du marquis de La Fayette

Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, dit « La Fayette », né le au château de Chavaniac, paroisse de Saint-Georges-d'Aurac (province d'Auvergne, actuellement Chavaniac-Lafayette dans la Haute-Loire) et mort le à Paris (ancien 1er arrondissement), est un aristocrate d'orientation libérale, officier et homme politique français, qui a joué un rôle décisif aux côtés des Américains dans leur Guerre d'indépendance contre le pouvoir colonial britannique, ainsi que dans l'émergence en France d'un pouvoir royal moderne, avant de devenir une personnalité de la Révolution française jusqu'à son émigration, son arrestation et sa mise en prison pour cinq ans en 1792, puis un acteur politique majeur des débuts de la monarchie de Juillet. Surnommé le « héros des deux mondes », il est l'un des huit citoyens d'honneur des États-Unis d'Amérique.

 

Après la révolution de 1789, La Fayette décide de signer tous ses courriers d'un « Lafayette » en un seul mot, en réaction contre le système nobiliaire. C'est aussi la graphie utilisée par ses contemporains jusqu'à sa mort.

Gilbert du motier marquis de lafayette

Origines familiales et jeunesse

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Issu d'une ancienne famille militaire d'Auvergne dont les origines connues remonteraient au XIe siècle (un de ses illustres ancêtres, Gilbert Motier de La Fayette, est maréchal de France au XVe siècle), Gilbert du Motier naît au château de Chavaniac le 6 septembre 1757. Le nom de la famille trouve son origine à La Fayette, actuelle commune d'Aix-la-Fayette (Puy-de-Dôme), site d'une motte castrale documentée. Le nom complet, Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, est rarement utilisé : il est généralement désigné comme marquis de La Fayette ou Lafayette.

Son biographe Louis R. Gottschalk (en) précise que Gilbert orthographie son nom aussi bien en Lafayette qu'en La Fayette. Son père, Michel Louis Christophe du Motier, marquis de La Fayette (), colonel aux Grenadiers de France, est tué en Westphalie à l'âge de vingt-six ans par un boulet lors de la bataille de Minden, le 1er août 1759, dans les bras du duc de Broglie. Sa mère, Marie Louise Jolie de La Rivière, riche aristocrate de Saint-Brieuc, née en 1737, se retire à Paris au Palais du Luxembourg ; elle meurt le 3 avril 1770. Élevé, en son absence, par ses tantes et sa grand-mère, il passe à Chavaniac une enfance libre et protégée et rêve, à neuf ans, de chasser la bête du Gévaudan.À l'âge de 12 ans, le marquis de La Fayette se trouve orphelin et seul héritier potentiel de la fortune de son grand-père maternel, le marquis de La Rivière, qui meurt à son tour le 24 avril 1770 et lui laisse une rente de 25 000 livres. À la même époque un autre oncle meurt et lui laisse un revenu annuel de 120 000 livres, faisant de lui l'un des hommes les plus riches de France. C'est son arrière-grand-père, le comte de La Rivière, ancien lieutenant général des Armées du Roi, qui le fait venir à Paris pour son éducation.

Il étudie jusqu'en 1771 au collège du Plessis (actuel lycée Louis-le-Grand) et suit parallèlement une formation d'élève-officier à la compagnie des mousquetaires noirs du roi. L'armée deviendra pour lui une deuxième famille. Il suit également les cours de l'Académie militaire de Versailles.

Le 11 avril 1774, à 17 ans, il épouse Marie Adrienne Françoise de Noailles (1759-1807) fille du duc d'Ayen, dotée de 200 000 livres. C'est un « mariage arrangé », qui peu à peu se muera toutefois en une belle histoire d'amour même si Gilbert trompera régulièrement sa femme.

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Sa belle-famille, une des plus anciennes de la Cour de France et apparentée à Madame de Maintenon, permet à La Fayette d’être présenté à la Cour au printemps 1774.

Le 11 avril 1774, à 17 ans, il épouse Marie Adrienne Françoise de Noailles (1759-1807) fille du duc d'Ayen, dotée de 200 000 livres. C'est un « mariage arrangé », qui peu à peu se muera toutefois en une belle histoire d'amour même si Gilbert trompera régulièrement sa femme. Sa belle-famille, une des plus anciennes de la Cour de France et apparentée à Madame de Maintenon, permet à La Fayette d’être présenté à la Cour au printemps 1774. De ce mariage naîtront quatre enfants, un fils et trois filles :

  • Henriette (1776-1778)
  • Anastasie (1777-1863), qui épouse Juste-Charles de Latour-Maubourg (1774-1824) le . Par elle, le marquis est l'aïeul de Paola Ruffo di Calabria, l'ancienne Reine des Belges, épouse du Roi Albert II.
  • Georges Washington de La Fayette (1779-1849), qui épouse Émilie d'Estutt de Tracy.
  • Virginie (1782-1849), qui épouse le Louis de Lasteyrie du Saillant (1781-1826).
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À la cour de Louis XVI, il n'obtient aucun succès. Attaché à ses libertés et dépourvu d'esprit courtisan, il fait avorter les tentatives de son beau-père visant à lui faire obtenir une situation intéressante.

Après son mariage, il quitte volontiers la Cour dont il maîtrise mal les codes et rejoint le régiment de Noailles de son beau-père avec d'abord un grade de sous-lieutenant avant d'être progressivement promu au rang de capitaine des dragons. Son chef est le duc de Broglie, ancien ami de son défunt père. À l'exemple de ce dernier, il choisit alors de suivre une carrière militaire et entre dans la Maison militaire du roi.

La guerre d'indépendance américaine

La participation de La Fayette à la Guerre d'indépendance des États-Unis (1775-1783) lui a valu une immense célébrité et une place symbolique pour avoir été le trait d'union entre les Américains et la France, lui valant d'être surnommé « le héros des deux mondes ». Et ce qui fait de La Fayette le symbole du soutien français aux insurgés d'Amérique, comme ce qui en fait la figure du héros romantique qu'on en conserve, c'est son jeune âge (19 ans) et les circonstances de son départ de France (sans l'autorisation officielle du roi encore favorable à la paix), finançant le voyage de ses propres deniers. Cependant, bien qu'il ait eu un rôle notable sur le plan militaire, celui-ci est moindre par rapport au bilan politique qu'il suscita

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L'arrivée de La Fayette en Amérique

En août 1775, le capitaine Gilbert de La Fayette est envoyé par son beau-père, le duc d'Ayen, en garnison à Metz pour y parfaire sa formation militaire. Il raconte dans ses Mémoires qu'il participe le 8 août à un dîner offert par le comte de Broglie au duc de Gloucester, frère du roi d'Angleterre, qui y évoque le soulèvement des Insurgents. C’est le jour même de ce « fameux dîner de Metz » que le jeune officier prend la décision de partir combattre pour l'indépendance de l'Amérique.

De retour à Paris à l’automne, La Fayette participe à des sociétés de pensée qui débattent de l'engagement de la France dans la Révolution américaine. Lors de ces réunions, un conférencier, l'abbé Raynal, insiste sur les « Droits de l'homme » et la fin des colonies, critique le clergé comme la noblesse. Censuré, il exprime dès lors secrètement ses vues auprès de loges maçonniques, entre autres celle dont La Fayette est membre.

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Le jeune capitaine se fait réformer de l'armée le 11 juin 1776 puis, grâce au soutien du comte de Broglie et à ses futurs protecteurs le baron de Kalb et Silas Deane, diplomate et commissaire des Insurgents, signe à Paris le 7 décembre 1776 son engagement dans l'armée « américaine » comme major général. Le comte de Broglie, chef du « cabinet secret » de Louis XV qui souhaite aider discrètement les Insurgents contre la Couronne britannique, lui fait financer secrètement l'achat de La Victoire, un navire de 200 tonneaux, avec seulement 2 canons, trente hommes d’équipage et comme cargaison 5 à 6 000 fusils.

Après un voyage en Angleterre destiné à tromper espions anglais et opposants français à son entreprise, il s'échappe et gagne Bordeaux. Là, il embarque ouvertement pour l'Espagne et le port basque de Pasajes de San Juan (Le Passage) près de Saint-Sébastien, drôle de destination pour qui veut partir pour les Amériques. Revenu rapidement à Bordeaux, il y apprend qu'il serait sous le coup d'un ordre d'arrestation à l'origine duquel se trouve son beau-père qui réclamerait à son encontre une lettre de cachet auprès du roi qui lui avait déjà interdit

officiellement de quitter le pays après que des espions britanniques eurent découvert son plan.

Obéissant à un ordre lui enjoignant de partir pour Marseille, il feint d'en prendre la route en chaise de poste mais après quelques lieues, la voiture change de direction et file sur Bayonne. Arrivé à Pasajes de San Juan le 17 avril 1777, il embarque sur la Victoire avec quelques fidèles et, le 26 avril, appareille pour l'Amérique. Suivant une route passant bien au large des Antilles où les flottes anglaises et françaises pouvaient lui faire barrage et après une traversée longue de sept semaines, il touche terre le 13 juin à South Inlet, près de Georgetown où les fusils sont vendus pour armer la milice de Géorgie.

Il fait prêter à ses compagnons le serment de vaincre ou de périr, puis rencontre le major Benjamin Huger ; il est adopté par George Washington qu'il rencontre le (il est affecté à son état-major comme aide de camp avec le titre de major général) et, malgré un accueil au début mitigé des membres d'un Congrès à Philadelphie, il participe aux combats dès l’été. Il reçoit une balle à la jambe à la bataille de Brandywine, le 11 septembre 1777.

 

Par sa motivation, son désintéressement, et sa constante présence à la tête du régiment de Virginie, même pendant l'hiver rigoureux qu'ils passèrent à Valleyforge, il finira par convaincre les chefs de la Révolution américaine qu'il pouvait leur être utile. Le 6 février 1778, une alliance officielle est enfin instaurée entre la France et le nouveau pays. Une flotte d'une douzaine de bateaux, commandée par l'amiral d'Estaing est envoyée. Le mois suivant, il établira également des alliances avec plusieurs tribus indiennes.

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Mission de propagande en France

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En février 1779, de retour en France, La Fayette sait très habilement rendre populaire la cause des Insurgents et son expédition américaine auprès de l'opinion publique en France. La sanction qu'il reçoit pour avoir désobéi et quitté la France n'est que symbolique, puisqu'elle n'est limitée qu'à une dizaine de jours d'arrêts, qu'il passe chez lui auprès de sa femme, Adrienne.

 

 

De retour aux États-Unis en 1780 à bord de L'Hermione, il reçoit de George Washington le commandement des troupes de Virginie. Chargé d'opérer en Virginie contre des forces quatre fois supérieures en nombre, il sacrifie encore une partie de sa fortune pour maintenir ses soldats sous ses ordres et arrive, par des marches forcées et des retours subits, à tellement fatiguer Cornwallis et harceler ses troupes que le général britannique est forcé de le considérer comme un adversaire redoutable.

La Fayette fait sa jonction avec les troupes de George Washington et du comte de Rochambeau, commandant le corps expéditionnaire français de 6 000 hommes (dont Axel de Fersen), pour se concentrer sur l'encerclement de Cornwallis à Yorktown. Les troupes anglaises sont bientôt coincées sur la rive ouest de la baie de Chesapeake, dans l'impossibilité de recevoir des secours ou d'évacuer par mer du fait du blocus effectué par l'amiral de Grasse, qui, le , a repoussé victorieusement la Royal Navy à la bataille de la Chesapeake. Ce verrouillage permet aux alliés franco-américains de remporter, le , la victoire décisive de Yorktown.

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La Fayette est fait citoyen du Maryland par l'Assemblée générale de cet État le 28 décembre 1784 ce qui lui confère de fait la nationalité américaine. Il rentre en France en 1782 et est promu maréchal de camp.

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Portrait officier americain chicago en couleur rogne

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