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Le Soldat Continental (part1)

C’est en Avril 1775, peu de jours après les affrontements de Lexington et de Concord, que le Congrès continental avait décidé la création des premières troupes régulières révolutionnaires, 1.300 hommes commandés par Artemas Ward.

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Le 15 Juin suivant, Ward, gloire fugitive, cédait la place à George Washington, nommé « général et commandant en chef de l’armée des colonies unies », l’armée en question n’étant autre que l’ensemble hétéroclite des patriotes assiégeant Boston.

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Le nouveau général en chef n’ignorait pas les difficultés de la tâche qui l’attendait à la tête de 17.000 hommes inégalement répartis en 41 régiments ou bataillons de composition variable, manquant de discipline, d’expérience et même d’équipement.

JUILLET 1775

Lorsque Washington prit effectivement la direction de la « Continental Army », il disposait des forces suivantes :

Massachusetts : 26 bataillons à 10 compagnies de 59 hommes – au lieu des 100 hommes prévus : les absents avaient refusé catégoriquement de servir sous les ordres d’officiers n’habitant pas les environs de leur domicile campagnard !

Connecticut : 8 bataillons dont 6 à 10 compagnies de 100 hommes et 2 à 10 compagnies de 70 hommes.

Rhode Island : 3 bataillons à 8 ou 10 compagnies de 60 hommes.

New Hampshire : 3 bataillons organisés comme ceux du Massachusetts.

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Le corps des officiers présentait toute la gamme des valeurs, de l’excellent à l’exécrable, les uns ayant servi dans les guerres contre les Indiens et les Français, les autres n’ayant été nommés que selon leur degré de fortune ou de popularité ! On imagine l’autorité que pouvaient avoir de tels officiers.

Washington s’attacha à mieux marquer le rang de ses officiers et sous-officiers.

L'uniforme

A part les uniformes de certaines compagnies indépendantes existant avant la Révolution au sein des treize colonies, la nouvelle armée étant dépourvue du moindre vêtement militaire : on y voyait tous les modèles imaginables de la garde-robe civile.

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Dès le mois de Juillet, quelques-uns des Etats commencèrent à fabriquer des uniformes… dont le coût était retenu sur la solde des volontaires. Les Etats les plus industrialisés développèrent rapidement leur production.

 

Beaucoup de combattants en revinrent à un vêtement d’usage fort ancien, la chemise de chasse, en cuir ou en forte toile. On teignait souvent les franges afin de se distinguer du corps voisin.

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Soldat 1

1776 : de la retraite à la victoire

Certes, depuis l’été précédent, des contingents originaires de New York, de Pennsylvanie, du Maryland et de Virginie étaient venus grossir l’armée. Mais comme de nombreux engagements arrivaient à leur terme, il fallut prendre des mesures énergiques pour reconstituer les effectifs.

 

En Février, Washington se trouva ainsi à la tête de 18.000 hommes sur les 20.732 que devaient compter les 27 régiments levés par le Congrès en Nouvelle- Angleterre. Le régiment se composait alors de 8 compagnies de 90 hommes, enrôlés pour la durée d’un an.

 

En réalité, les maladies et les désertions ne permirent jamais de présenter un seul régiment avec son effectif au complet, d’autant que les efforts du recrutement se heurtaient à un évident manque d’enthousiasme de la jeunesse sollicitée

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Sur le plan des opérations militaires, Boston avait été évacué par l’ennemi  et Charleston avait repoussé les troupes anglaises de Cornwallis.

 

Mais à New York, les 17.000 soldats novices de Washington avaient été balayés en tentant d’arrêter les 30.000 hommes des excellentes troupes anglo-allemandes de Howe.

 

Les 13.000 rescapés, qui avaient retraité jusqu’à White Plains, firent front à leurs poursuivants le 28 Octobre. Mal conduite, contrariée par le mauvais temps, l’attaque anglaise échoua et l’ennemi abandonna la poursuite.

 

Fort Washington et Fort Lee étant tombés aux mains des Anglais, le commandant en chef du se résoudre à battre en retraite. L’armée marcha vers le nord-ouest à travers le New Jersey, talonnée par l’ennemi, pour s’arrêter enfin à Valley Forge.

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Les rebelles, dépourvus de tout, transis et affamés, n’étaient plus que trois mille. Le reste s’était évaporé : désertion ou « démobilisation spontanée » des soldats arrivés au terme de leur engagement ?

Prodigieux de courage et de résolution, Washington rameuta les débris des régiments de ses adjoints, reformant ainsi une force de 7.000 hommes pour Noël 1776.

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Insufflant une nouvelle énergie à ses troupes, il décida de frapper au plus vite un coup susceptible de galvaniser les patriotes et de restaurer leur confiance en leur armée et en son chef. Imaginatif autant qu’audacieux, il fit traverser la Delaware à sa légion de loqueteux.

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Il surprit le 26 Décembre la garnison hessoise de Trenton, forte de 1.400 soldats. Le coup de main réussit et seuls 400 Hessois s’échappèrent. Les pertes américaines n’étaient que de quatre morts (dont deux de froid !) et de quatre blessés.

1777

Le 2 Janvier, les Anglais firent mouvement sur Trenton, ce qui coupait toute retraite aux rebelles, mais ceux-ci s’échappèrent durant la nuit, trompant l’ennemi en laissant brûler les feux de leur camp déserté. Tandis qu’ils fuyaient vers Princeton, Washington et ses braves tombèrent sur deux régiments Anglais en marche vers Trenton. Ils leur infligèrent des pertes sévères avant de disparaître dans l’épaisseur des montagnes boisées du nord du New Jersey, où les quartiers d’hiver furent établis.

 

Le bruit que firent ces deux exploits, favorisa le recrutement de troupes fraîches. C’était bien nécessaire ! Le Congrès avait certes ordonné dès l’année précédente la levée de 88 régiments pour une durée de trois ans, mais les désastres de la guerre avaient fait échouer jusque-là ce mirifique projet.

 

En mai 1777, les 76.000 hommes prévus se résumaient encore à 8.000 ! Le total des enrôlements de l’année n’excéda pas les 35.000, et les pertes au combat, la maladie et la désertion ne permirent jamais à Washington d’aligner plus de 11.000 combattants à la fois !

 

La campagne de 1777 fut marquée par la capture de l’armée de Burgoyne, qui s’était imprudemment aventurée en direction d’Albany après la prise du fort Ticonderoga.

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Privés de ressources, 5.700 Anglo-Allemands furent obligés de capituler le 17 Octobre, à Saratoga.

Cette victoire eut un retentissement considérable et enflamma l’opinion française en faveur des « Insurgents », dont Benjamin Franklin plaidait la juste cause à Paris depuis 1776.

Washington, assisté d’un Français de vingt et un ans, le marquis de La Fayette, avait hélas été battu à Brandywine comme à Germantown et la capitale rebelle, Philadelphie, était tombée aux mains de l’ennemi.

La nouvelle de la victoire de Saratoga parvint au commandant en chef dans son camp retranché de Valley Forge.

Sans résoudre hélas les écrasants problèmes auxquels il se trouvait confronté.

1778

L’armée des « Insurgents » était dans un état lamentable, en haillons et quasiment sans vivres ni munitions. Elle dut attendre Janvier 1778 et la fin des travaux de fortification dirigés par Louis Duportail, un ingénieur militaire français, avant de songer à se construire des abris contre un hiver heureusement clément.

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«Nous avons ce jour pas moins de 2873 hommes dans le camp inaptes à la tâche parce qu'ils sont pieds nus et autrement nus ". George Washington, le 23 Décembre, 1777»

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En Février, l’arrivée à Valley Forge du Baron Von STEUBEN permit à Washington de prendre les mesures nécessaires à la réorganisation et à l’entraînement de ses troupes.

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